REFLETS
DE DACRES
N°16
LEUR LANGUE
PATERNELLE
Denis Fadda
résumé
Quand je parle cette langue étrangère qui est devenue mienne, je porte au plus profond de
mes yeux l’image ineffaçable de mon père ; j’entends au plus profond de mes oreilles toutes les
nuances de la voix de mon père. Le français est ma langue paternelle ». (Akira Mizubayashi)
Si tous ne l’expriment pas, les écrivains célébrés dans ce livre ont un rapport charnel avec la
langue française ; elle est la langue qu’ils ont élue.
Boualem Sansal, Kenneth White, Jacques De Decker, Vassilis Alexakis, Akira Mizubayashi,
Metin Arditi, Alexandre Najjar, Mohed Altrad, Miguel Bonnefoy, Hoai Huong Nguyen, Santiago
Amigorena, pour ces écrivains, la langue adoptée est un refuge et une source. Pour eux tous –
comme pour tant d’autres écrivains – la langue française est, métaphoriquement, leur « langue
paternelle ».
Elle est une langue choisie par amour mais aussi, parce qu’elle leur permet de dire ce qui ne
pourrait être dit dans leur langue maternelle. Les « mots du père » ne disent pas les mêmes
choses que les « mots de la mère ».
Épouser la langue française, c’est d’une certaine façon s’émanciper, se libérer du déterminisme
de la langue de naissance, c’est s’aventurer vers l’ailleurs, c’est mettre ses pas dans ceux
de Rabelais, Montaigne, Pascal, La Fontaine, Bossuet, Voltaire, Rousseau, Montesquieu,
Chateaubriand, Flaubert, Stendhal, Hugo, Senghor, Hampâté Bâ et tant d’autres, c’est faire briller
une étoile nouvelle dans cette immense galaxie.
« Le français n’incarnait pas seulement un pays. Il était la vérité, le juste. Il était pour nous tous
la langue paternelle ». (Metin Arditi)
Ce recueil rassemble les textes de discours prononcés annuellement, lorsque La Renaissance
Française honore un auteur pour l’ensemble de son oeuvre, ou bien pour l’ouvrage qui vient
d’être primé. Il s’agit de reconnaître le talent d’écrivains qui ont choisi la langue française pour
construire leur oeuvre.
l'auteur
Universitaire, haut fonctionnaire international, Denis Fadda est l’auteur de nombreuses
publications. Fervent militant de la francophonie, membre de divers jurys littéraires,
Président honoraire de l’Académie des sciences d’outre-mer, il est président international
de La Renaissance Française et codirige la revue de culture française, francophone et
maghrébine Un coup de dés, publiée en Italie.